[Vidéo] Pourquoi Lab'Safe rejoint l'INU Champollion ?

Publié le 22 November 2022
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Liée au laboratoire DPHE par un accord de consortium signé en 2019, la société Lab'Safe implante aujourd'hui ses activités de Recherche et Développement (R&D) au sein de l'université. Un partenariat public privé pour stimuler l'innovation et imaginer de nouvelles technologies dédiées à la décontamination des surfaces par le plasma. Explication avec Sébastien Allix, directeur scientifique de Lab'Safe.

Le plasma froid, spécialité du laboratoire Diagnostic des Plasmas Hors Equilibre (DPHE) de l'INU Champollion, constitue aujourd'hui l'alternative la plus prometteuse aux traitements chimiques dans les processus de décontamination de l'air et des surfaces. Son efficacité biocide (destruction des micro-organismes pathogènes) est étudiée de près car le potentiel semble immense. Mais pour passer du laboratoire à l'application, il faut des entreprises et un savoir-faire. C'est ici qu'intervient Lab'Safe, dont les activités R&D sont accueillies depuis septembre à l'université. La société y a installé son showroom, des espaces de travail et bénéficie d'une proximité immédiate avec les chercheurs de l'équipe DPHE.

Développer des solutions de décontamination innovantes

Pour comprendre ce rapprochement, il faut remonter à 2019. "Une première rencontre a confirmé que nous avions des choses à imaginer ensemble, explique Sébastien Allix. Un accord de partenariat entre Lab'Safe et DPHE a été signé dans les semaines qui ont suivi". Depuis, les projets se multiplient.

Une thèse CIFRE,  liée à la conception d'une paillasse autodécontaminante, est actuellement en cours et devrait permettre, d'ici 2024, de lever un certain nombre de verrous technologiques avant la commercialisation du procédé. En 2020, c'est avec les Aéroports de Paris que Lab'Safe et DPHE collaborent. Les deux entités sont mises au défi d'élaborer un tunnel de décontamination des bagages en pleine épidémie de Covid 19. Resté à l'état expérimental, ce projet permettra néanmoins d'éprouver de nouvelles technologies et de mettre au point un "passe-plat décontaminant" dédié aux environnements propres : le Sas'Lab (voir la vidéo). Une innovation qui donnera elle-même lieu à la création d'une nouvelle génération de sas utilisant l'ozone généré par le plasma comme solution de désinfection. Ce process, baptisé Sas'Oz, a fait l'objet d'un dépôt de brevet à l'INPI en septembre 2022 ; il sera mis sur le marché en mars 2023.

"Il existe une véritable complémentarité entre nous, souligne le directeur scientifique de Lab'Safe. Le laboratoire va nous apporter sa très forte expérience dans le domaine de la physique des plasmas et de la microbiologie. Nous amenons la connaissance du terrain, notre souplesse et notre rapidité à fabriquer des prototypes qui seront un jour commercialisés". 

A la clé, ce partenariat pourrait déboucher sur la création d'une Jeune Entreprise Universitaire (JEU), utilisant des fonds publics et privés, et dont les statuts permettent d'associer les chercheurs à la gouvernance de la société, voire de pérenniser l'emploi des doctorants.

'’L'utilisation des plasmas telle que nous le faisons aujourd'hui est un enjeu capital dans un contexte ou les maladies infectieuses prennent une place extrêmement importante. Comme nous l'a montré l'épidémie de Covid 19, c'est la biodécontamination des surfaces, et pas seulement la contamination interhumaine, qu'il faut maîtriser.  Nous sommes exactement dans ce type de solutions pour l’avenir", conclut Sébastien Allix.

Le showroom de Lab'Safe sera inauguré mercredi 7 décembre 2022