Docteur en neurosciences, Lilian Fautrelle interroge l’influence du contexte affectif et émotionnel sur la manière dont le système nerveux central, constitué du cerveau et de la moelle épinière, pilote le corps humain.
Ces travaux qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain ont des applications concrètes aux différents âges de la vie, comme le montrent deux projets qu’il a récemment encadrés au sein du groupe de recherche EIAP de l’INU Champollion.
Le premier, mené par Océane Lamotte, étudiante en kinésithérapie à Rodez, a trait à la santé et à la rééducation de personnes nécessitant une rééducation motrice, par exemple à la suite d’un AVC. Il s’agissait d’observer la manière dont des individus apprenaient des suites de gestes à effectuer lorsqu’ils étaient immergés dans des environnements visuels jugés plaisants, neutres ou déplaisants. « En regardant l’impact de ces différentes immersions, on voit que ces contextes affectifs influent significativement sur la vitesse et la qualité du réapprentissage. Cela pourrait être utilisé comme un adjuvant thérapeutique dans la rééducation du futur », explique Lilian Fautrelle. L’étude, réalisée sur des sujets en bonne santé, a fait l’objet d’une communication dans un congrès. Elle doit maintenant se prolonger auprès de patients atteints de déficiences motrices.
A l’opposé du spectre de santé, Jean-Philippe Biéchy finalise actuellement sa thèse en STAPS sur l’optimisation du potentiel de performance de professionnels qui interviennent en contexte hostile. Le doctorant a comparé les niveaux de performances entre un groupe de pompiers qui travaillait de manière usuelle et un autre qui utilisait des techniques psychocorporelles de préparation comme la respiration consciente, ou l’anticipation par imagerie motrice ou imagerie mentale. L’expérimentation montre le bénéfice de ces techniques, en particulier pour la récupération, lorsque les pompiers doivent enchaîner plusieurs efforts intenses. Une bonne préparation permet aussi d’atteindre une performance de force de 5 à 7% supérieure, ce qui peut se révéler déterminant lorsqu’il s’agit de sauver une vie. Ces résultats pourront servir de base pour créer des protocoles opérationnels spécifiques.