L’unité de recherche BTSB développe une expertise de pointe en France sur l’étude des venins de fourmis. Ce champ disciplinaire dynamique a notamment pour objectif de caractériser des molécules bioactives qui pourraient avoir un intérêt en médecine ou en agronomie, par exemple. C’est le cas de certaines d’entre elles, toxiques pour les insectes, qui pourraient être utilisées pour développer des bio-insecticides, alternatifs aux insecticides issus de la chimie. « Les molécules que nous étudions sont des peptides, c’est-à-dire des enchaînements d’acides aminés qui présentent l’avantage de se dégrader facilement sans émission de produits toxiques pour l’environnement. Nous cherchons à identifier ces peptides dans les venins d’espèces de fourmis dont on sait qu’elles chassent les insectes. Ensuite, nous reproduisons ces molécules pour les tester sur des modèles d’insectes », décrit Elsa Bonnafé, professeure à l’INU Champollion.
Une publication et une nouvelle thèse
Ces recherches ont donné lieu à la publication en juillet 2025 dans la revue scientifique internationale Toxins d’un article cosigné par plusieurs membres de l’unité BSTB. Il présente les résultats des travaux conduits par Arnaud Billet sur un peptide paralytique caractérisé dans un venin de fourmi. Un autre projet, sous la co-direction d’Elsa Bonnafé et de Sébastien Guiral, vient de démarrer pour essayer de trouver de nouveaux peptides insecticides sur des espèces de fourmis locales, originaires du Sud de la France. Ces études sont réalisées par Sarah Ravet, doctorante recrutée récemment au sein du laboratoire.
Ce projet « Venin et bio-insecticide » financé par la région Occitanie et l’INU Champollion mené en recherche fondamentale pourra ensuite déboucher sur des partenariats avec des industriels pour répondre à des problématiques spécifiques du monde agricole.