Retour à ... soi. Quand la sociologie questionne l'intime

Publié le 13 février 2019

La filière de sociologie s'associe à la Scène Nationale d'Albi autour de la pièce Retour à Reims, adaptée du célèbre essai de Didier Eribon. Une "balade sociologique" en amont du spectacle, jeudi 21 février dans le hall du Grand théâtre.

Autour de 10 planches d'exposition, les étudiants de L2 de sociologie proposeront un commentaire de l'oeuvre de Didier Eribon sous forme de balade sociologique.

Véritable mise en abyme de ce récit introspectif poignant, mélant plongées dans l’intime et reflexions générales sur les déterminismes sociaux à l’oeuvre dans notre société, cette balade place la focale sur des aspects spécifiques du parcours personnel de l’auteur marqué par l’expérience de la domination sociale et sexuelle, l’hybridation culturelle et l’émancipation.

Elle invite à (re-)découvrir l’itinéraire exceptionnel de cet enfant d’ouvrier devenu professeur des universités, à partir d’extraits choisis pour leur capacité à dévoiler des mécanismes sociologiques fondamentaux, tels que la socialisation, la mobilité sociale et géographique, la reproduction sociale, la stigmatisation ou encore l’expérience des inégalités sociales.

Les étudiants se tiendront à disposition des spectateurs désireux d'échanger sur les cinq grandes thématiques traités dans cette balade. L’exposition restera elle sur place jusqu’au 22 février au soir, pour la seconde représentation prévue à la SNA.

Action encadrée par Lydie Launay, maître de conférence en Sociologie

A propos de Retour à Reims
Intellectuel proche de Michel Foucault et de Pierre Bourdieu, auteur de nombreux essais et reconnu notamment pour ses ouvrages sur l’homosexualité, le sociologue Didier Eribon n’avait jamais abordé la question de ses origines sociales ouvrières avant de publier Retour à Reims en 2009. Entre confession et réflexion, le livre évoque la confrontation avec sa famille à la suite du décès de son père. Il y constate en particulier comment la classe ouvrière où, dans son enfance on votait communiste, s’est désormais tournée vers l’extrême-droite, se sentant abandonnée par la gauche. Ces réflexions troublantes, Thomas Ostermeier leur donne vie sous la forme d’un documentaire filmé en cours de montage où l’on voit l’auteur rechercher les lieux de son enfance et adolescence, tandis que sur scène, Irène Jacob joue le rôle d’une comédienne engagée pour en enregistrer la voix off et apporte aussi ses interrogations réagissant aux questions posées par Didier Eribon.