Dans ce trio énergique et engagé, le MC Viktor, qui fut la voix du groupe de rap Kalash, est secondé d’Otchakowski (le MC Monsieur de Khodbreaker) au beatbox, looper et backing vocal, sur le son produit par DJ Kesta. C’est du rap de démolisseur, combinant une hyperactivité punk au micro et des instrumentaux rock passés aux électrochocs. Ça mélange la lourdeur de la Trap et la fureur des riffs enragés, et ça donne un gros bruit industriel, des expériences électroniques à base de guitares électriques cinglantes et stridentes, de basses pesantes et de caisse claire qui claque. C’est frontal, brut, sans détour, toujours rapide, loin des formats sans fin de rappeurs sans fond. Ce rap-là, poésie urbaine trash et réaliste invoquant le chaos et la révolte, sonne comme un reproche nourri de contestation et d’utopie. Viktor and the Haters fait crier la marge, loin des codes, des calculs et des contre-cultures gentrifiées.