Derinëgolem parle de fête, du « aheng » albanais : danser jusqu’à s’enivrer. Sur scène, l’installation fait résolument penser à une formation rock (batterie, pédales d’effets...). Mais le violon amplifié, boosté dans les basses, et une batterie toute en résonance de toms renvoient à autre chose : une musique à flux tendus qui puise ses références dans la transe, dans les airs populaires albanais, dans la musique progressive, et renvoie une énergie pure, incisive et hypnotique. Une voix suave chante ce qu’elle joue et joue ce qu’elle chante, pendant que des rythmiques chaloupées alliées aux drones de basse du violon expriment une sensualité lancinante et envoûtent les corps. Dans cet échange, les morceaux s’étirent et laissent place à des chorus et improvisations dans une énergie grisante et singulière.