Organisée par Stéphane Boisard et François Taulelle
De novembre 2017 à octobre 2019, l'Amérique latine a vécu un véritable marathon électoral. Pas moins de 14 élections présidentielles ont eu lieu, et notamment dans les quatre plus grandes économies : le Mexique, le Brésil, la Colombie et l'Argentine. 2018 a été probablement l'année la plus importante depuis que l'Amérique latine a recouvré la démocratie. Au cours de cette période, l'Amérique latine a aussi connu des vagues de protestation sociale intenses et des crises qui ont fait chuter divers gouvernements de la région, de façon démocratique comme dans le cas du gouvernement néoconservateur de Mauricio Macri en Argentine ou de façon autoritaire dans la Bolivie où Evo Morales, réélu par la voie des urnes, a été chassé du pays par l'armée et la police alliée à la droite. Au Chili, pays marqué par des décennies de gouvernements socio-démocrate ou conservateur néolibéral, mais "vendu" comme modèle à suivre dans un continent profondément inégalitaire, une rébellion sans précédent a éclaté dans les secteurs marginalisés et dans la classe moyenne. Sur fond de marasme économique, le Venezuela semble s'enfoncer inexorablement dans la crise politique sans que ne soit exclue une véritable guerre civile entre les partisans du président Maduro et l'opposition emmenée par Juan Guaido.
Il n'est pas possible dresser ici une liste exhaustive des conflits sociaux, mais afin de comprendre les dynamiques en cours, l'Institut National Universitaire Jean-François Champollion invitera le vendredi 7 février (de 10h à 12h) sur sur site d'Albi (Bat. Multimedia) trois grands spécialistes d'histoire contemporaine latinoaméricaine: Ernesto Bohoslavsky de l'Universidad Nacional del General Sarmiento (Argentine), Barry Cannon de la Maynooth University (Irlande) Et María Julia Gimenez de l'Universidade de Campinas (Brésil) et membre du Mouvement des paysans sans terre.